les résidences

Depuis 2007, Textes en l’air accueille des autrices et auteurs en résidence sur le territoire autour d’un thème qui sert de fil rouge à la programmation du festival…

En 2023, textes en l’air accueille 2 autrices en résidences d’écriture…

laetitia ajanohun

humus
Amande rentre dans son village d’origine avec son compagnon, Mensah et son fils de 7 ans, Adam.
Irène, sa grand-mère, celle qui l’a élevée durant ses premières années, est en train de mourir dans une des chambres au deuxième étage de cette grande maison.
Dans ce lieu aux toiles d’araignées et aux souvenirs tenaces, demeure, également, Pitou, sa fille, la balle perdue.
Il y a 15 ans Amande, tout juste majeure a déserté l’endroit et est partie vivre en banlieue parisienne chez son amoureux de l’époque, laissant sa fille et son passé.
Humus est une succession de monologues adressés à Irène, Celle qui écoute et ne dit mot entrecoupés de réflexions que mène l’autrice avec ses ami.e.s sur la famille, les racines, l’Autre, la communauté, les villages.
Que veut dire rentrer chez soi, quand on est parti il y a 15 ans ?
La campagne est vivante, que renvoie-t-elle de nous ?
Est-elle un futur désirable ?
Est-elle une solution ou une illusion pour faire taire nos peurs face aux crises du 21ème siècle ?
La fille perdue est-elle la possible actrice du changement ?

Laetitia Ajanohun est née à Liège d’une mère belge et d’un père belge d’origine béninoise. Elle a été formée à l’Institut des Arts de Diffusion (Bruxelles) en tant que comédienne.
Très vite l’envie, l’urgence d’écrire et de mettre en scène se sont manifestées en elle, tout comme le désir d’arpenter des ailleurs. Elle se met, alors, à élaborer des projets et à jouer dans des créations à Bruxelles mais aussi à Montréal, en France, à Berlin, à Cologne ainsi que dans différents pays de l’Afrique francophone (Burkina-Faso, RDC, Congo-Brazzaville, Côte d’Ivoire, Guinée, Sénégal…). Elle collabore notamment depuis une dizaine d’années avec le Tarmac des Auteurs de Kinshasa. 
Depuis 2012, elle travaille régulièrement au sein de la compagnie Les Bruits de la Rue dirigée par Dieudonné Niangouna en tant que comédienne, ou collaboratrice artistique (Shéda, Nkenguégi, Le Kung-fu, Trust/Shakespeare/ Alléluia).
Elle a écrit une vingtaine de textes de théâtre. Certains sont édités (La Noyée aux éditions l’Harmattan, Les mots sont manouches aux éditions Lansman dans la scène aux ados, Le Décapsuleur et Francofictions aux éditions Passage(s), Libres courts au Tarmac).
Elle a co-fondé en 2019 la Compagnie du Risque (Bordeaux-Paris) avec Hélène Capelle.

karima el kharraze

à droite le couteau

J’ai pour habitude de dire que la cité d’où je viens, la Madeleine, fait partie de moi. Cet espace est le point de départ de ce projet d’écriture. A droite le couteau est une tentative de faire le portrait d’un quartier périphérique d’une petite ville entre 1989 et 2001 à travers le destin de deux sœurs : l’une qui quitte le quartier, et l’autre qui y restera jusqu’à sa mort. Alors que les échos des guerres en Afghanistan ou en Tchétchénie planent sur la vie et l’imaginaire des habitant·e·s du quartier se déploient l’expérience commune des deux sœurs, tout comme leurs vies si différentes. Chacune est accompagnée par une figure tutélaire qui apparaît au moment où le réel est trop dur. Pendant son temps libre, Majda regarde des comédies musicales égyptiennes et est fascinée par le film Rabia Al Adawiya (1963), une sorte de péplum aux allures de mille et une nuits qui raconte la vie de Rabia Al Adawiya (717-801), poétesse irakienne et célèbre mystique soufie. Rabia va devenir la figure tutélaire de Majda au moment où elle décide de quitter le mari que lui ont choisi ses parents. Malika, sa petite sœur, passe de nombreuses heures à la bibliothèque du quartier. Elle tombe un jour sur un recueil de poèmes qu’Etel Adnan adresse à Simone Fattal, sa compagne. Etel Adnan est une poétesse et peintre américano-libanaise née à Beyrouth en 1925. Etel apparaît à Malika alors qu’elle perd connaissance lors d’une manifestation étudiante.

Formée en Arts du spectacle et en littérature comparée en France et en Allemagne, Karima EL Kharraze est autrice et metteuse en scène. Elle s’intéresse aux voix minoritaires, aux généalogies féministes et à la poésie des quartiers périphériques où elle a grandi. Elle a créé entre la France et le Maroc les spectacles Arable, Madame Flyna (en tournée) et Le Cafard et L’Orchidée. Elle participe à la création et aux réflexions du collectif Décoloniser les Arts ainsi qu’à leur publication (Ed. de l’Arche). Elle adapte pour le théâtre Le Cœur est un chasseur solitaire de Carson McCullers avec le soutien de la Chartreuse-CNES et la DGCA dans le cadre d’un compagnonnage avec Ahmed Madani. Elle co-écrit avec Penda Diouf et Marine Bachelot Nguyen la lecture-spectacle Sœurs (en tournée). Elle co-écrit avec Christelle Harbonn Le Sel (en tournée), collabore avec des artistes comme Eva Doumbia, Zoé Grossot, Emmanuelle Rigaud ou Malik Soarès et donne régulièrement des ateliers dans différents contextes. Elle a bénéficié d’une résidence d’écriture avec la Comédie de Valence dont le texte Commun·e·s a été publié. En 2023-2024, elle sera en résidence d’écriture avec le Tangram-Scène nationale d’Evreux pour A Droite le Couteau et à la Maison Denise Masson à Marrakech avec Christelle Harbonn pour Le Mauvais Esprit, un projet autour des peurs héritées de l’enfance.

Les résidences d’écriture passées

2007 : les Z’Habitants – Catherine Zambon.

2008 : Objets de mémoire et mémoire d’objets – Éric Durnez (Belgique).

2009 : (H)istoires de femme(s) – Carole Thibault.

2010 : Tant et temps d’utopies – Perrine Griselin et Sylvain Levey.

2011 : Butins de familles – Dominick Parenteau-Lebeuf (Québec), Gustave Akakpo (Togo), Sébastien Joanniez (France).

2012 : Vas-y, traverse ! – Marilyn Perreault

2013 : De nord en sud et vice-versa – Hajar Bali (Algérie) en co-écriture avec Sébastien Joanniez (projet en partenariat avec l’ACCR-Sud Grésivaudan) et un projet avec François Chaffin.

2014 : Nos monstres – Marc-Antoine Cyr et Aurianne Abécassis.

2015 : Embarquements, débarcadères : itinéraires d’exil – Clémence Weill et Karim Demnatt.

2016 : Volte-face contre les barbaries – Blandine Costaz, Carine Lacroix et Jérémie Fabre.

2017 : Partir ou rester ? – Carine Lacroix et Suzie Bastien.

2018 : Imagine après… – Caroline Stella et Damien Dutrait ; Barbara Métais-Chastanier et Marie Lamachère ; Suzie Bastien

2019 : Féminin : singulières, plurielles, elles sèment… – Claire Rengade, Sonia Ristic et Suzie Bastien

2020 : Travailler, c’est trop dur – Pauline Guillerm

2021 : Résister, collectivement – Louise Belmas et Geoffrey Dahm

2022 : vos papiers ! nos identités… – Caroline Stella et Marine Bachelot Nguyen